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7000 ans d’Histoire

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Un patrimoine unique en Europe.
Le vaste site sur lequel est bâti le nouveau quartier de Fleury-sur-Orne est l’héritier d’une longue histoire de 7 000 ans. Les 80 hectares de son sol et son sous-sol recèlent de nombreux vestiges révélés par les fouilles archéologiques préventives menées par l’INRAP.

Monuments du néolithique

(-5 000 à -3 000 ans avant JC)

Le Néolithique voit se répandre l’agriculture, l’élevage, la sédentarisation avec le développement de l’architecture. Au cours de cette période apparaissent de nouveaux types de monuments funéraires : ce sont des tertres allongés, en forme de cigares d’environ 2m de hauteur, enserrés par un fossé. Le plus grand découvert sur le site Hauts de l’Orne fait 400 m de longueur, ce qui en fait le plus long monument funéraire d’Europe, toutes époques confondues.

Chaque monument est conçu pour abriter un seul défunt remarquable. Les sépultures les plus caractéristiques sont très grandes – 3,5 à 4 m de long – et contiennent un homme en armes : hache polie, un arc et des flèches. Des moutons entiers sont placés en guise de provision auprès du défunt, pour son dernier voyage.

Certaines tombes du site étaient accompagnées par des alignements de totems, réalisés à partir de troncs entiers, dans le même esprit que les alignements de dolmens des rives de l’Atlantique dont ils sont contemporains.

Une ferme gauloise

Age du fer : 450 av. J.-C. / 25 av. J.-C : L’agriculture Gauloise

C’est à la période du second âge du fer que se situe l’apogée de la civilisation celtique, avant la conquête Romaine.

Au Ve siècle avant notre ère, un habitat s’installe sur le site des Hauts de l’Orne avec son réseau de chemin desservant des champs et d’autres établissements. Il est délimité par un profond fossé et un talus. On retrouve également les traces des enclos à bétail et des poteaux des constructions. Cet habitat, relativement imposant pour l’époque, a probablement un statut important en lien avec un personnage ou un groupe d’individu appartenant aux strates élevées de la société gauloise.

Une voie antique de l’époque Romaine

25 Av-JC / 500 ans : le chemin de Fleury à Cormelles

Daté de l’époque Romaine, le chemin de Cormelles est le plus vieux chemin identifié sur le plateau des Hauts de l’Orne. Cette voie sinueuse orientée globalement est-ouest, suit l’alignement de plusieurs monuments néolithiques antérieurs. Lors des fouilles archéologiques, des vestiges de l’époque Romaine ont été retrouvés sur cette voie, ainsi qu’une tombe de la même époque.

Guillaume le Conquérant devient Duc de Normandie

Le 10 Août 1047, le jeune Guillaume le Conquérant (encore dénommé le Bâtard à ce moment), défait les barons rebelles qui contestent son autorité sur le duché de Normandie. La bataille, qui a lieu à Val-es-Dunes, située à 12 km au sud-est de Caen, est un véritable désastre pour les conjurés qui prennent la fuite vers Fleury- sur-Orne.

Poursuivis, ils traverseront le plateau des Hauts de l’Orne, pour finir par se faire massacrer au gué d’Athis. Les corps, emportés en grand nombre par le courant, bloquèrent le moulin de Barbillon situé au niveau de l’actuelle Ile Enchantée.

Guillaume devint alors le maître incontesté du duché de Normandie.

L’exploitation des carrières souterraines de pierre de Caen

XIXème siècle

Depuis le Moyen-Age, Fleury sur Orne a été un lieu d’exploitation de carrières, alimentant les chantiers de constructions locaux ou lointains. Mais c’est au XIX ème siècle que l’on doit l’exploitation des carrières situées sous une partie du plateau des Hauts de l’Orne et qui s’étend sur plusieurs dizaines d’hectares. Cette carrière respecte l’ordonnance de 1838 qui précise les règles de l’exploitation de la pierre, notamment la taille et l’inter-distance entre les piliers. La répartition des piliers y est très régulière, assurant une très bonne stabilité, et permettant de grandes salles avec un plafond qui culmine par endroit à 7 m.

Généralement, les carriers, du XVIIe au XIXe siècle, découpaient dans la roche des blocs pouvant atteindre entre 2 et 3 tonnes. On évacuait le bloc sur une charrette tractée par des animaux de traits par la tirée qui est un chemin en pente douce qui permet de descendre dans les carrières. On pouvait aussi le hisser et le sortir par un puits grâce à un treuil à roue. Un ou deux hommes, en escaladant les échelons d’une roue d’un diamètre proche de 6 mètres, pouvaient sortir un bloc en une vingtaine de minutes. Ce labeur n’était pas sans risque, le moindre faux pas risquant de déséquilibrer le treuil et de projeter l’ouvrier.

La Tirée, large et impressionnant chemin d’accès en pente douce aux anciennes carrières souterraines de Fleury-sur-Orne exploitées à partir du 19è siècle. Ces carrières calcaires forment, sur 18 hectares, de vastes cavités voutées portées par de solides piliers. Leur plafond atteint parfois 7 m de hauteur. Aujourd’hui elles sont habitées par des espèces protégées de chauves-souris

La bataille de Normandie

Les réfugiés des carrières
Dans l’après-midi et la soirée du 6 juin 1944, les Caennais par centaines, fuyant les bombardements, viennent trouver refuge dans les carrières souterraines de Fleury, protégés par la solidité des piliers et des plafonds. Plus de 12 000 hommes, femmes, enfants, vécurent ainsi plusieurs semaines dans les carrières.

La libération

Le 19 juillet 1944, les alliés canadiens et britanniques libèrent Caen et ses alentours. Les fouilles archéologiques ont permis d’étudier les nombreuses traces de l’occupation du site des Hauts de l’Orne par les troupes canadiennes du Black Watch et du Royal Highland Regiment of Canada, entre le 22 juillet et le 7 août 1944, date de leur avancée sur Falaise. Il s’agit pour l’essentiel de vestiges d’installations creusées dans le sol : postes de défense, abris précaires, infirmerie et dépôts de munitions. Le « Chemin des Anglais » aménagé au lendemain de la prise de Caen par le génie britannique et canadien en parallèle du vieux chemin de Cormelles, devait permettre le ravitaillement des troupes et des blindés engagés dans la poursuite de l’offensive vers le sud.

Le Chemin des Anglais, vestige de la seconde guerre mondiale. Reliant Fleury-sur-Orne à Ifs, il a été tracé comme son nom l’indique, par le génie britannique.

Un patrimoine exceptionnel revalorisé
Le périmètre des carrières est transformé en un vaste parc naturel et champêtre non construit et non constructible. Il s’organise tout autour de ce parc qui est le génie du lieu.

Les voiries, les allées transverses et les îlots d’habitation du quartier s’organisent suivant les tracés historiques qui ont guidé la conception du plan masse : la Tirée prolongée au nord et au sud, est devenue le mail, axe central et fondateur du quartier autour duquel la vie s’organise.

Ces différents cheminements à l’origine de la trame urbaine du quartier croisent l’ensemble de ses vestiges patrimoniaux : les carrières, les cigares et le chemin néolithique, le chemin gaulois, la voie romaine, le chemin des Anglais.